L’île des Phéaciens, la perle de la mer Ionienne, l’île cosmopolite de Corfou est l’une des plus prisées de Grèce. Marquée par l’influence de nombreux peuples à travers l’Histoire, dotée d’une beauté naturelle incomparable et d’une culture gastronomique des plus fascinantes, elle figure parmi les destinations les plus populaires.

Située à l’extrême nord des îles Ioniennes, Corfou témoigne d’une présence humaine très ancienne, remontant au Paléolithique et au Néolithique. Selon la mythologie, la nymphe Corcyre, fille du dieu-fleuve Asopos, fut enlevée par Poséidon et emmenée sur l’île qui porta ensuite son nom. Sa première mention dans la mythologie apparaît dans l’Odyssée d’Homère, où elle est décrite comme la dernière escale d’Ulysse, avant Ithaque. C’est de là que lui vient son surnom d’« île des Phéaciens ». Plus de 400 ans de domination vénitienne, suivis du passage des Français et des Britanniques, ont laissé une empreinte profonde sur l’île.

Dans la Vieille Ville, l’influence vénitienne est omniprésente, que ce soit à travers l’architecture, l’image pittoresque du linge suspendu aux balcons vénitiens, le dialecte ou encore la gastronomie locale. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, la vieille ville concentre la plupart des sites incontournables. On y découvre la place centrale de la Spianada – la plus grande place des Balkans – et l’emblématique Liston à ses côtés, l’ancienne et la nouvelle forteresse, l’église du saint protecteur de l’île, Saint Spyridon, ainsi que les quartiers du Campiello et de la place de l’Hôtel de Ville. Cependant, au-delà de la vieille ville, l’Achilleion, le palais de Mon Repos, l’îlot de Pontikonissi et le monastère Notre-Dame des Blachernes (Panagia ton Vlachernon) sont autant de témoignages du riche patrimoine de l’île. Les deux derniers semblent même flotter sur la lagune de Chalkiopoulos. De son côté, la lagune de Korission, au sud de l’île, classée zone protégée Natura 2000, vient renforcer la richesse naturelle de cette destination qui semble décidément ne manquer de rien. Corfou recèle également de pittoresques villages, notamment Ano Perithia, perché dans la montagne, et Palaiokastritsa, qui a su conserver son charme d’antan et attire les nageurs téméraires avec ses eaux émeraude et fraîches. Les plages de Corfou se distinguent par leur diversité. Qu’elles soient aménagées, bordées de vastes complexes hôteliers ou de bars de plage, sauvages et préservées, de sable ou de galets, nichées dans un écrin de verdure ou vierges et sauvages, toutes séduisent par leurs eaux limpides et leur beauté naturelle. À noter également que les célébrations de Pâques sont les plus réputées dans toute la Grèce.

Gastronomie

Historiquement, la cuisine de Corfou est profondément influencée par les Vénitiens. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la plupart des plats emblématiques portent des noms italiens. La pastitsada au coq occupe une place de choix : un mariage savoureux d’herbes aromatiques, de vin rouge, de cannelle et de muscade, accompagné de viande et de grosses pâtes, le tout généreusement saupoudré de kefalotyri râpé. Vient ensuite le sofrito, un plat tout aussi emblématique composé de fines tranches de filet de veau nappées d’une sauce blanche parfumée, où l’ail joue un rôle prédominant. Le bianco, un plat de poisson mijoté avec des pommes de terre, des oignons, du poivre et une généreuse quantité de citron, est l’un des mets les plus populaires de la tradition corfiote, tout comme le cabillaud à l’aliada (sorte d’aïoli à la pomme de terre). Le poisson est également à l’honneur dans le bourdeto, une version épicée de ragoût de poisson à la sauce tomate. La cuisine locale comprend aussi le savoro, une sauce à base de vinaigre dans laquelle sont conservés de petits poissons frits, une spécialité que l’on retrouve également sur d’autres îles grecques.

Après les recettes, place aux produits locaux. Les oliviers de l’île sont réputés et produisent une huile de grande qualité. Le miel y est également excellent, tandis que les amateurs de vin pourront déguster des cépages locaux dans des domaines viticoles organisés ou dans les restaurants. Il convient toutefois de mentionner que la tsitsibira et les bières corfiotes font partie des incontournables à goûter lors d’un séjour sur l’île des Phéaciens. Le célèbre kumquat, dont on tire des liqueurs et bien d’autres produits, est le fruit d’un arbuste d’origine japonaise, le Citrus japonica. Introduit à Corfou par les Anglais, il est depuis devenu l’ingrédient phare de confitures et de liqueurs très prisées. La fraise corfiote, une variété minuscule à la saveur et au parfum inoubliables, est cultivée exclusivement sur l’île. Parmi les charcuteries locales, la plus célèbre est le noumboulo, tandis que la sykomaïda, une spécialité à base de figues, vient compléter le panier des saveurs traditionnelles de Corfou.

Comment s’y rendre

Corfou est une île de la mer Ionienne, facilement accessible en ferry depuis les ports du Pirée, de Patras et d’Igoumenitsa, ou par avion.